T'as pas cinquante centimes d'euros ?

Publié le par Pétunia Kortecks

Amsterdam, un bel été.

Sur une terrasse, nous sirotons tranquillement une bière blanche néerlandaise. L'amie, avec qui je suis, parle, entre autres, couramment le néerlandais. Cela est très utile au Pays-Bas, mais pas toujours suffisant.
Au bout de quelques minutes, arrive au loin un personnage. Il avance. Il s'arrête à toutes les tables jusqu'à ce qu'il parvienne à la nôtre. Cette silhouette porte tous les stigmates des gens qui côtoient la survie depuis trop longtemps. Son image se précise. Une femme avec des cheveux gris, longs nous apparaît. Son teint est bronzé de soleil et de traces de misère. Nous pensons deviner ce qu'elle a demandé aux autres clients et par conséquent, ce qu'elle va nous dire.

Elle nous interpelle, tout d'abord en allemand. Nous feignons de ne pas comprendre. Elle essaie en anglais. De très mauvaise foi, nous haussons les épaules en faisant "non" de la tête. Les demandes s'enchaînent, s'accélèrent. Elle en arrive au néerlandais; là, seule mon amie ment. Et comme je ris, je lui lance "menteuse". La dame reconnaît le français et tente alors, avec les quelques dents qui lui restent :

  • T'as pas szinquantes szentimes d'euros ?
  • Non ! répondons-nous en choeur.

La lady polyglotte ne se démonte pas. Elle se retourne, fait deux pas, puis s'arrête. A ce moment-là, le dos toujours tourné, elle se penche légèrement du côté gauche, lève la jambe droite et nous largue un énorme ... pet.

  • Oui, là, Madame, une telle prestation vaut bien cinquante centimes d'euros.

Mais trop tard, la dame avait fui aussi vite que son gaz.

 

 

voir aussi :

http://celeste-bottage.over-blog.com/2015/05/prague.html

 

 

Publié dans Humour, Ole-attitude

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